A cause de la globalisation, la mobilité augmente chaque année et le nombre de touristes à Montmartre également. Le Sacré-Cœur n’est pas la seule curiosité du quartier mais, dans notre vie contemporaine très dynamique, le touriste n’a pas le temps de préparer son voyage, d’étudier les guides touristiques et en conséquence tout le monde va admirer la même chose, les sites les plus populaires, comme à Rome où les gens ne visitent que le Colisée et le Vatican, à Montmartre les touristes, souvent, ne vont voir que le Sacré-Cœur. Ainsi, le tourisme, en rupture totale avec ses racines intellectuelles, a envahi le monde en devenant un tourisme de masse. Il faut rompre cette pratique et « former » les touristes sur place. Donc, il faut aider les touristes en assurant leur accueil, gérer leurs flux et, ce qui est le plus important, il faut éduquer les touristes en diversifiant leurs visites et en leur proposant des activités plus intellectuelles. C’est-à-dire agir sur l’impact de la fréquentation touristiques : réguler les flux, augmenter la résistance du site, modifier la nature de la fréquentation, autrement dit informer, sensibiliser, encourager des pratiques moins dommageables pour l’espace.
A partir de l’analyse globale du site de Montmartre basée sur les précédents projets d’aménagement l’étude montre l’insuffisance de l’accueil touristique et les déséquilibres des flux qui se concentrent principalement au sud de la Butte. L’analyse révèle trois groupes de valeurs patrimoniales (les éléments religieux, paysagers et artistiques) qui vont venir contraindre et limiter les interventions urbaines abusives.



La politique générale de mise en valeur et de cohabitation des touristes et des résidents organise l’ensemble des parcours avec des points d’intervention opérationnels pour :
1) Faire découvrir un autre côté de Montmartre, plus profond que la simple visite du Sacré-Cœur, par le Nord du quartier, depuis les pôles de transports collectifs en utilisant des aménagements urbains incitatifs et éducatifs.
2) Rediriger les flux du tourisme de masse vers l’Est de Montmartre où le patrimoine est moins fragile. En même temps, la réorientation des flux touristiques de masse vers l’Est vise à réhabiliter des espaces délaissés et aura un impact important sur le quartier prioritaire voisin.
3) Faciliter et diversifier l’accès au sommet de Montmartre en utilisant les potentialités foncières (escaliers extérieurs).
4) Disperser au maximum les flux de grand public depuis le Sud de la Butte.
Montmartre n’a pas encore atteint le maximum de sa capacité d’accueil touristique, au Nord et à l’Est du quartier il y a même des endroits délaissés, donc la saturation en bas du funiculaire justifie la nécessité d’une répartition plus sophistiquée des flux touristiques.
Le projet architectural propose de découvrir le quartier par le nord de Montmartre où se concentre un patrimoine paysager très important. L’équipement du point-relais facilite l’accès au Sacré-Cœur et en même temps informe, sensibilise et organise l’accueil touristique. La faille dans le front urbain permet d’identifier l’équipement touristique, en organisant l’insertion dans le contexte : la façade nord s’inscrit dans l’environnement architectural et la façade sud se disperse dans le paysage.
